Installation-performance de Myriam El Haïk
19 MAI 2012 / 15h ET 17h / SAINT DENIS-LA BRICHE
Une cabine dans laquelle l’artiste remet au visiteur un passeport sérigraphié. La règle du jeu consiste à identifier la bonne page, celle qui est conforme à l’image imprimée sur le vêtement porté par l’artiste. Chaque contrôle est filmé par deux caméras-surveillance qui retransmettent en direct la scène vers l’extérieur.
De ses « cahiers de punitions », Myriam El Haïk élabore un dispositif dans lequel l’artiste est celui qui est suspecté, contrôlé; le visiteur se retrouvant piégé dans le rôle du contrôleur. Un simple jeu de reconnaissance de motifs induit des gestes et des regards automatiques, proches de ceux du douanier ou du contrôleur, dont la mission est d’identifier le voyageur avant de valider son droit au passage.
L’artiste comme voyageur, clandestin, étranger. Acteur mais passif, il montre son oeuvre, s’exhibe, donne à l’autre le pouvoir de contrôler, vérifier. L’œuvre est sa seule identité, l’art sa terre d’accueil.
Contrôle d’identité, dispositif mobile, s’installe librement, arbitrairement, impose au passant sa règle du jeu, le prend en otage, lui attribue un rôle dont il ne veut pas mais qu’il endosse malgré lui. Contrôle d’identité peut s’installer dans tout espace public- fermé, ouvert, en plein air. Un poste-frontière nomade qui impose une limite n’importe où, n’importe quand, dessine un dedans et un dehors et interroge ainsi les notions d’identité, de mobilité et le rapport entre l’artiste et le public.
Avec l’aide de : Charlotte Le Damany (sérigraphie), Jonathan Debrouwer (dispositif vidéo), Mathilde Salun (construction de la cabine).
Contôle d’identité from Myriam El Haïk on Vimeo.